06/11/2015

Opération Lucette

Les médias -réseaux sociaux et consorts- se glosent de la dernière opération de proximité organisée par la Présidence de la République et j'ai assisté à un débat intéressant sur FRANCE 24 à ce propos, tellement intéressant que cela m'a décidé à reprendre la plume ici pour vous y retrouver. Ce qui me gène au fond va au delà de la sempiternelle critique de la communication et des communicants en général, qui aiment faire des coups, et de l'analyse politique qui juge la crédibilité du Président quasi nulle du fait de sa promesse (non tenue) de la baisse du chômage. Ce qui me gène c'est que Lucette est un code, une appellation, un titre, une accroche, un symbole mais pas une personne. Elle a du elle-même le ressentir pour accepter -à posteriori- de donner cette ITW ravageuse pour l'image du Président à BFM TV (d'ailleurs, n'est ce pas l'ancienne journaliste du Petit Journal Salhia BRAKLIA qui tenait le micro ?). Dommage pour les communicants du Président, Ils ont oublié une chose importante dans leur pitch : Lucette a un nom.

12/04/2014

Un communicant à Matignon ; vieux blogueur influenceur ; salut les fans et autres idées...

Selon Wikipédia, près de 3 millions de blogs se créent chaque jour ; selon les mêmes sources, nombre de blogs (des millions sans doute) sont aujourd'hui abandonnés par leurs auteurs. Dans 5 ou 10 ans les internautes retrouveront leurs traces comme des vestiges d'un temps ancien et pourront à loisir analyser les sentiments, les idées, les questions ou les coups de cœur de chacun de ces cyber-carnets -comme on dit au Québec-.


Donc l'internaute-archéologue du futur tombera un jour -ou pas- sur ce post d'avril 2014 traitant, comme une partie du titre l'indique, d'un communicant à Matignon, c'est à dire de l'accession au pouvoir d'un homme politique qui non seulement fait partie d'une génération où la communication politique a pris toute sa place, mais qui a exercé lui-même le rôle de DIRCOM à plusieurs reprises (pour Jospin, pour Hollande). Mais s'il s'agit d'un communicant qui vient de prendre les rênes du Gouvernement de la France alors ne va-t-il pas privilégier la forme sur le fond ? A chacune de ses sorties ou de ses annonces, les commentateurs auront-ils d'autres choix que de stigmatiser l'effet de style, la posture et le ton employés ? On perçoit bien le danger paradoxal, pour lui et ses propositions, de son savoir-faire. Car en même temps, c'est justement ce style direct, cette posture républicaine et ce ton assuré qui a porté le nouveau PM jusqu'au sommet de l'exécutif gouvernemental. L'exercice du pouvoir fait changer les hommes : il sera intéressant de suivre les infléchissements du Premier Ministre en exercice quant à sa communication personnelle. C'est d'ailleurs là que se joue pour lui un nouveau cap : il s'agit de passer d'une communication personnelle réussie à une communication collective et participative efficace. Il y a toujours plus de risques à communiquer à plusieurs. De ténor, le PM doit revêtir progressivement les habits d'un chef d'orchestre.


Bon, je ne voudrai pas continuer dans la nostalgie, mais en revenant voir ici si j'y étais je me suis rendu compte que mon premier post datait de 2008...On était au début d'un temps nouveau, SARKO avait joué la rupture avec son propre camp et on allait vivre les soubresauts de la crise immobilière américaine, les sub-primes, la crise bancaire puis économique, puis encore financière, le sauvetage des banques mais pas celui de la Grèce, le naufrage de DSK, précédé de celui de l'équipe de France de Football...que du bonheur ! A toi l'internaute du futur, sache que ces temps ont été marqués par des transformations profondes, de la désindustrialisation à l'avènement de TWITTER et de l'information instantanée. La génération Y commence aussi à vieillir...


Malheureusement, du côté de l'emploi dans notre pays rien ne change. La situation est grave, presque désespérée pour les jeunes diplômés qui ont du mal à s'insérer dans un marché du travail de plus en plus étriqué. Nos entreprises ont du mal à communiquer parce qu'elles ont du mal à prendre des risques. A quand un diplôme de "risky manageur" à HEC ou à l'ENA ?


Quand aux communicants, trop confinés aux outils, pas assez sollicités dans le cadre de la stratégie de l'entreprise, beaucoup d'entre eux se morfondent dans des jobs de gestionnaire, en attendant une reprise qui ne pointe décidemment pas le bout de son nez.


Je suis toujours heureux de revenir vous voir ici. Depuis 2008, peu de blogs de communicants ont été édités. Vous avez pourtant en charge une chose essentielle de notre société : la part créative et émotionnelle du business, sans laquelle notre société de consommation serait sans surprise. Bravo en tout cas à Manuel VALLS pour son parcours.

15/11/2013

Deux ou trois choses sur la communication, en ce moment

J'aime beaucoup le travail effectué sur l'image du groupe INDOCHINE à l'occasion de leur prochain concert au SDF en juin 2014. Objectifs : faire oublier que l'Aventurier est sorti en 1982, et que Nicolas SIRKIS, le chanteur du groupe, se rapproche plus des 60 piges que des 30 ans...J'imagine les jeunes en 1968 (mes parents) se mettant à écouter du Charles Trenet (SIC). C'est très réussi, grâce à une campagne d'affichage en deux temps (reveal) qui compare le groupe à de très très vieux rockers. Du coup, on a l'impression qu'INDOCHINE peut encore chanter pendant 20 ans. GOOD !
Dans un tout autre genre, le repositionnement d'image des magasins DARTY est tout à fait remarquable. Le sexe ou en tout cas l'érotisme est toujours bon à utiliser en matière publicitaire. Je ne sais pas pour vous mais moi quand je rentre chez DARTY désormais j'ai un petit pincement au cœur. Bien vu, il faudra vérifier l'impact sur les ventes mais d'ores et déjà voilà une enseigne relookée pour l'avenir. GOOD !

Quand on veut, on peut !

Notre Président souffre dans les sondages : il dévisse pour atteindre des niveaux inconnus jusqu'alors. Plus fort encore que CHIRAC. SARKO au plus bas était légèrement supérieur. Du coup le landerneau médiatique parle de ses communicants incapables de redresser la barre : mais s'agit-il seulement d'un problème d'image ? Quand HOLLANDE a été élu, les Français le connaissaient bien : énarque, cacique du PS, intelligent, bon manœuvrier, affable, aimable, gentil capable de tuer (politiquement parlant), aimant les femmes de caractère...Bref, cette "image initiale" correspondait en 2012 à ce que voulaient les Français, en opposition à SARKOZY qui franchement, du fait de sa sur-médiatisation, avait fini par exaspérer à peu près tout le monde à gauche comme à droite (une majorité en tout cas). Le problème est ailleurs. La France n'arrive pas à créer un solde positif d'emplois et il est à craindre qu'une génération entière, celle des 20 / 25 ans, soit sacrifiée sur l'autel de ce chômage/teigne dont notre pays n'arrive pas à se débarrasser. Quand j'ai commencé dans le métier, au début des années 90, le chômage était à 11% mais il y avait plus de postes à pourvoir dans la communication, notamment dans le public ; les collectivités diverses et variées, commençaient alors à recruter. Nous n'étions pas si nombreux que cela à avoir fait une école de communication. Aujourd'hui, les jeunes communicants sont super qualifiés mais les embauches se font rares.
Il est facile dans un pays au bord de la crise de nerf, qui se lâche un peu (on l'a vu dernièrement avec l'affaire TAUBIRA), où  les réseaux sociaux sont parfois envahis par les "cons actifs" (ceux qui ont la haine contre les jeunes, les beurs, les vieux, les camions, les taxes, les bonnets, l'Europe, les Autres, les femmes, les journalistes, les radars...), où les entreprises ont choisi le repli sur soi / le chacun pour soi plutôt que les politiques de marque et l'innovation, il est facile disais-je de se tourner vers le Premier des Français pour en faire un bouc émissaire. Cela ne veut pas dire que le Président ne peut pas ou ne doit pas changer (lui-même). il y a un "mais". Je ne suis pas certain qu'il "aime la communication". JOSPIN non plus n'aimait pas la communication, et encore moins la publicité, cela l'a desservi. NO GOOD.




16/10/2013

Bientôt 50 000 pages vues + une crise de com'

Ce qu'il y a de bien avec un blog, surtout quand on a pris un peu de bouteille (...) c'est que l'auteur peut décider d'écrire ou pas ; il est vrai que ces derniers mois, je me suis essentiellement consacré à mon job, mais surtout à ma famille, à mes enfants, à moi, à penser à autre chose qu'à la marque ou à la plus-value de notre métier. J'ai continué à donner des cours et à essayer de transmettre le maximum d'infos / d'astuces / de savoirs sur ce que vont rencontrer nos futurs communicants lorsqu'ils auront réussi à mettre le pied à l'étrier. Pas évident aujourd'hui de trouver cette première plateforme pour décoller, et de se lancer dans la grande aventure de la communication d'entreprise.
Quand j'ai commencé -il y a un peu plus de 20 ans déjà- je serai rentré par le fenêtre dans l'agence qui me donna ma première chance. J'ai du faire 4, ou 5 CDD de suite, en 18 mois (...). Je ne trouvais pas cela "normal", je trouvais génial de pouvoir faire ce que j'aimais : conseiller, écrire, avoir des idées, les vendre à des clients, élus, maires ou députés, chefs d'entreprise et décideurs.
Aujourd'hui, ce n'est pas une ou deux écoles de communication mais bien une quinzaine de formations qui mènent à la communication, sans compter les "nouvelles écoles du faire savoir" comme celle du fondateur de Free, qui ajoutent à l'offre de communicants. Il faut nous battre pour l'embauche de ces jeunes professionnels.
Beaucoup d'offre (et de qualité), peu de demandes du fait de la crise, et une communication corporate qui souffre. Du manque ou des baisses de budget. Des décideurs bien décidés à ne prendre aucun risque. Des communicants eux-mêmes qui, de crainte d'aller grossir les rangs de Pôle emploi ou soucieux essentiellement de conquérir un Pouvoir qui ne nous appartiendra vraiment jamais, s'enferment dans leurs certitudes, dans leur REX et dans leur anti-management. Les solutions sont pourtant là : les communicants doivent regagner la confiance des décideurs et démontrer que la communication a désormais un rôle stratégique dans tous les choix de développement de l'entreprise, du commercial au marketing en passant par l'innovation, la recherche, le packaging de l'offre, le management, les ressources humaines...Nos responsabilités augmentent. Notre devoir d'exigence aussi. Exigence de créativité et exigence de coordination : la communication se transforme actuellement. Les changements, apportés notamment depuis une dizaine d'année par le multimédias et le net, ont bouleversé tous nos acquis. Cela me donne envie de vous retrouver dans le Siècle de com'...

17/09/2013

1 million de "j'aime" : nouveau phénomène de notre société de communication.

Je ne sais pas si la page Facebook créée en solidarité avec le bijoutier, suite au fait divers de Nice, est manipulée dès son origine par le Front nat ou les autres groupes prônant -en quelque sorte- une justice plus expéditive (...) mais en tout cas, elle est devenue un phénomène de société. Les médias "tradi" s'en emparent; la Twittosphère s'enflamme et le monde politique, toujours un peu à la traine en matière de réseaux sociaux, est bien obligé de suivre et, même à minima, de prendre en compte le nombre d'internautes se déclarant favorables à ce commerçant désespéré. D'où les "je comprends" à répétition.
Les spécialistes (bloggeurs et  influençeurs) se sont eux aussi très vite penchés sur cette Page en essayant de comprendre les mécanismes, d'identifier la provenance des Like. Plus de la moitié proviennent de France, selon les décortiqueurs du web actuels même si les chiffres ne sont pas très précis. Il y a là "phénomène" dans le sens où l'on peut raisonnablement penser que les prochains sites événementiels, haschtag ou page Facebook dépassant en quelques heures, les deux ou trois millions de Likers ou de Followers vont créer des remous profonds dans notre société. Cette e-démocratie directe est un peu flippante tout de même. C'est la qualité de notre système judiciaire qui est en jeu.

30/01/2013

La France est une marque. Enfin, dans trois mois...

Les lecteurs du Siècle de com' savent combien j'adore la marque, la politique, et plus encore la communication politique. Je ne conçois pas mon métier sans la réflexion et les questions que nous devons nous poser sur la marche du monde, le rapport des citoyens aux pouvoirs quels qu’ils soient (des élus, des produits, des spins docteurs...) et les nouvelles tendances. Je devrais être heureux de la mission confiée par le Ministre en marinière au Président de MacCann, l'une des grandes agences de publicité (américaine et française), présente sur la place : inventer une marque France, fédérer les énergies à l'export, couper la tête à toutes les idées reçues à l'étranger (le pays du Fromage...le pays des Amoureux....le pays des râleurs ?) et tout ceci en trois mois. Or c'est justement le laps de temps laissé à ce nouveau groupe de réflexion (le gouvernement précédent avait lancé la même idée avec la mission Jego et le succès que l'on connait...) qui pose problème, d'où ce post (vous pouvez aussi vous référer aux autres posts qui traitent de la marque France dans les archives ici ou ). Pourquoi cette séquence ? On voit d'un côté combien nos politiques semblent avoir pris conscience de l'importance de la marque, et de l'autre une précipitation qui laisse augurer d'un résultat déceptif. Le lendemain de l'annonce, un logo "made in France" est déjà en ligne...Tout ça pour ça ?

20/11/2012

Ordre ou désordre ? That is the question (of communications)

Ce blog a assez de recul désormais pour prendre un peu d'avance...sur les questions existentielles. Le propos est le suivant : dans la crise, et vous le vivez, les décisions sont encore plus difficiles à prendre ; je parle des décisions à moyen et long terme (qui est le temps de construction d'une image de marque) et non pas des décisions à court terme (du style : dégraissons les effectifs pour réassurer nos chers actionnaires).
Le métier a évolué dans ce cadre mouvant : celui d'organisations publiques ou privées de plus en plus complexes et en même temps de plus en plus inter-connectées.
Mais il existe un nuage de constantes pour moi, ce sont "l'idée", "le concept", "l'imagination" qu'il faut mettre en oeuvre dans toutes vos propositions d'actions de communication, sans lesquels, il n'y a pas de com', pas d'inspiration, pas d'expérience client, mais juste une info insipide, sans chair ni charme. Alors non, tout le monde ne sait pas communiquer et même si on parle de plus en plus de "contenus de marque", les annonceurs ont du mal à faire valoir leur plus-value dans ce système sans queue ni tête.
Dircom, directeur de la marque, directeur événementiel...autant de titres pour dire "directeur d'innovations, de propositions, de chaos, d'échanges, de conflits, de confusion, d'étincelles". Au secours (des entreprises!), les Idées reviennent et elles sont l'apanage des communicants.